Discriminations à l’embauche, où en est-2024 ?
En cette année 2024, malgré les avancées sociales et technologiques, les discriminations à l’embauche persistent dans le monde professionnel. Cet article s’attaque à une réalité inconfortable mais essentielle à comprendre pour les acteurs des ressources humaines et les entreprises qui aspirent à l’excellence et à l’équité dans leurs processus de recrutement.
La persistance de la discrimination dans le recrutement
Des études récentes mettent en lumière l’ampleur des discriminations à l’embauche. Qu’il s’agisse de l’origine ethnique, du genre, de l’orientation sexuelle, du handicap ou même de l’âge, de nombreux candidats se trouvent désavantagés.
Un rapport de l’Observatoire des inégalités a révélé que les candidatures à consonance française avaient 10 points de pourcentage de chances en plus d’être rappelées par rapport à celles à consonance maghrébine dans certains secteurs d’activité. Les discriminations à l’embauche touchant les personnes en situation de handicap constituent une autre facette préoccupante de cette problématique en 2024. Malgré les progrès législatifs et la sensibilisation accrue aux droits des personnes handicapées, de nombreux candidats se heurtent encore à des obstacles lors du processus de recrutement.
L’intensification des tests contre les discriminations à l’embauche
Face à ce constat, les autorités ont décidé d’intensifier les tests de discrimination. La technique du « testing », consistant à comparer les réponses des employeurs à des candidatures similaires variant uniquement par le critère suspecté de causer discrimination, devrait être utilisée de manière plus systématique. L’objectif annoncé est de soumettre 500 entreprises à ce test en 2024, non seulement dans le cadre de l’embauche mais aussi pour l’accès au logement et aux prêts bancaires.
L’implication gouvernementale et les réactions du secteur privé
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où le gouvernement, par le biais de la Dilcrah (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), entend renforcer son action. La mise en place de ces tests, outre leur potentiel en tant que preuve dans les procédures judiciaires, vise également à mettre en lumière les biais introduits par les algorithmes d’intelligence artificielle utilisés dans les processus de sélection.
Les entreprises doivent réviser leurs pratiques, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à 5% de la masse salariale en cas de récidive dans les discriminations. Ce cadre réglementaire strict, cependant, n’a pas que des partisans. Certaines voix, comme celle de la CGT, le considèrent insuffisant, plaidant pour des mesures plus radicales comme l’instauration d’un registre des embauches accessible aux syndicats.
La nécessité d’une réforme en profondeur
L’adoption de cette législation est un pas en avant, mais elle souligne surtout la nécessité pour les entreprises de prendre au sérieux le risque de discrimination. La formation des recruteurs et la sensibilisation aux enjeux de la diversité et de l’inclusion ne sont pas seulement des obligations légales mais des impératifs stratégiques. Ils sont essentiels pour attirer les talents et éviter les conséquences négatives sur la marque employeur.
Vers une culture d’entreprise plus inclusive
Pour les services RH, l’année 2024 doit être l’occasion de repenser le recrutement et de promouvoir une culture d’entreprise plus inclusive. Il est nécessaire d’éliminer tout biais discriminatoire, qu’il soit conscient ou inconscient. Cela passe par une meilleure formation des recruteurs, l’utilisation de technologies exemptes de préjugés, et une politique d’entreprise engagée.
Discriminations à l’embauche : un défi majeur en 2024
Les discriminations à l’embauche représentent en 2024 un défi persistant, mettant en lumière la nécessité pour les entreprises de s’engager activement en faveur d’une société plus équitable. Cette épreuve, bien qu’ardue, se révèle également être une opportunité précieuse pour les entreprises souhaitant afficher leur engagement vers des valeurs d’inclusion et de justice sociale. En adoptant des pratiques de recrutement équitables et transparentes, les organisations ne se contentent pas de respecter la législation ; elles bâtissent également une image positive et attrayante, essentielle pour séduire et retenir les meilleurs talents.
Bien que certains critères soient plus présents, les discriminations à l’embauche peuvent toucher n’importe quelle personne active. Pour rappel, les personnes morales encourent, pour discrimination à l’embauche, une amende pouvant atteindre jusqu’à 225 000€. Les personnes physiques quant à elles encourent une peine d’emprisonnement ainsi qu’une amende de 45 000€.